C'est pour créer de nouvelle fontes, mais surtout adapter les standards de la fonderie à la Lumitype, qu'elle recrute le jeune Adrian Frutiger (né en 1928).
L'Univers
Frutiger imagine une nouvelle police, l'Univers, famille complète déclinée en 21 variations et très proche de l'Helvetica alors en cours de réalisation pour la fonderie Haas ou de l'archétypale Akzidenz Grotesk de Bethold.
Il l'impose à Charles Peignot en plomb, ce qui exige la gravure de plus de 30 000 poinçons, de quoi relancer l'activité des graveurs alors de moins en moins sollicités.
Comme il l'évoque lui même, c'est un chalenge risqué à cette époque. Il ne sera d'ailleurs entièrement satisfait que par cette version plomb, les déclinaisons pour la Lumitype, Linotype ou Monotype ne feront pour lui que dénaturer l'esprit de cette famille.
Le spécimen
La composition de ce spécimen — devenu un classique du genre — est l'oeuvre de Rémy Peignot (1924-1986), fils de Charles. Il est réalisé au plomb, et est daté de 1964. Chaque variante de la famille est représentée par un U (Univers).
Cette composition qui donne à voir toutes les déclinaisons d'un coup d'oeil est d'emblée très graphique, sa répétition sur la couverture crée un motif. Cette composition est reprise à l'intérieur sous forme d'une sorte de tableau synoptique des variantes de l'Univers.
Un autre spécimen (à priori lui aussi de 1964 et du même Rémy Peignot) se présente sous forme d'une pochette de "Divertissements typographiques" (marque de fabrique de la fonderie Deberny & Peignot). Elle renferme des dizaines de fac-similés de biblboquets composés en Univers : cartes de visites, étiquette, invitations, factures...
Cette multitude d'exemples cherche à démontrer le potentiel de l'Univers, sa polyvalence.
La maquette de la couverture en trois couleurs, expose là encore toutes les variations de la police, dans une composition encore plus graphique et audacieuse que la précédente.
Pages : 22 [21] feuillets volants (manque le Univers 39)
Bibliographie
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